CP – 17 janvier 2017 | Redéfinition du sepsis pour une prise en charge plus rapide et adaptée

CP – 17 janvier 2017 | Redéfinition du sepsis pour une prise en charge plus rapide et adaptée

 

Une étude européenne, coordonnée par le Dr Yonathan Freund du service d’accueil des urgences de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière AP-HP et de l’Université Pierre et Marie Curie, a permis de valider des nouveaux critères du sepsis, un état d’infection grave avec défaillance d’organe menaçant le pronostic vital du patient. Les résultats de cette étude, menée dans 30 centres et 4 pays (France, Espagne, Belgique et Suisse), permettront une meilleure prise en charge des patients infectés admis aux urgences. Ils font l’objet d’une publication dans la revue Jama (The Journal of the American medical association) le 17 janvier 2016.

La mortalité due à un sepsis est évaluée entre 10 et 20%, ce qui requiert une prise en charge adaptée et rapide. Début 2016 un groupe international d’experts SEPSIS-3 a redéfini et regroupé les termes de sepsis et de sepsis sévère autour du concept unique de « sepsis ». Ce dernier est désormais caractérisé par un score SOFA, pour « Sequential Organ Failure Assessment », au moins égal à 2 points. Ce groupe a également introduit le un nouveau score, le quick SOFA (qSOFA), qui s’appuie sur 3 variables cliniques simples (pression artérielle systolique ≤ 100mm Hg ; fréquence respiratoire ≥ 22/mn ; confusion), afin d’aider à la détection rapide du sepsis. Pour ce faire, le groupe SEPSIS-3 a procédé à l’analyse rétrospective de plusieurs larges bases de données, concernant plusieurs millions de malades hospitalisés.

L’équipe du Dr Yonathan Freund au service d’accueil des urgences de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière AP-HP a coordonné une étude européenne prospective qui a permis de valider ces nouveaux critères.

879 patients atteints de sepsis ont été inclus et suivis depuis leur arrivée aux urgences jusqu’à leur sortie de l’hôpital ou à la survenue d’un décès, entre mai et juin 2016. Les résultats de l’étude ont confirmé la supériorité des critères SOFA et qSOFA dans la prédiction de la mortalité hospitalière par rapport aux anciennes définitions utilisées.  Le qSOFA en particulier permet de différencier très bien et rapidement les infections à risque des autres : un qSOFA à au moins 2 est associé à une mortalité de près de 25%, alors qu’un qSOFA inférieur à 2 a une mortalité de 3%.

Avec un screening plus rapide et plus spécifique, le sepsis peut en effet être détecté plus tôt et pris en charge plus rapidement. L’utilisation de ces nouveaux critères permet ainsi une identification plus rapide des patients nécessitant un suivi accru et/ou un traitement spécifique.

« Il est à présent bien démontré que la prise en charge précoce du sepsis améliore la survie, et la validité de ces nouveaux critères peut permettre une prise en charge plus rapide et adaptée à cet état de gravité » explique le Dr Yonathan Freund. «  C’est la première étude qui valide les critères de SEPSIS-3 et l’utilisation du qSOFA. Elle se focalise sur les patients aux urgences, qui constituent 2/3 des patients en sepsis ».

À propos de l’AP-HP : L’AP-HP est un centre hospitalier universitaire, acteur majeur de la recherche clinique en France et en Europe mondialement reconnu. Ses 39 hôpitaux accueillent chaque année 8 millions de personnes  malades : en consultation, en urgence, lors d’hospitalisations programmées ou en hospitalisation à domicile. Elle assure un service public de santé pour tous, 24h/24, et c’est pour elle à la fois un devoir et une fierté. L’AP-HP est le premier employeur d’Île-de-France : 95 000 personnes – médecins, chercheurs, paramédicaux, personnels administratifs et ouvriers – y travaillent. http://www.aphp.fr   

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