Hôpital de jour d’onco-cardiologie

Présentation de l'unité

La prise en charge multidisciplinaire des maladies cardiovasculaires en cancérologie est devenue un enjeu crucial car elles restent les deux principales causes de mortalité en France, pourtant, l’interface entre ces deux mondes reste archaïque.

Notre structure AP-HP, affiliée INSERM, est indissociable de la recherche et a pour ambition de prévenir et traiter les pathologies cardiovasculaires touchant les patients atteints de cancer, qu’elles soient la conséquence d’un traitement anticancéreux ou non.

En effet, la prise en charge des pathologies cardiovasculaires en cancérologie devient un enjeu crucial. Depuis les années 90, la mortalité liée au cancer décroit, malgré l’augmentation de leur nombre. Cette diminution est la conséquence directe des progrès de la recherche, que ce soit en raison du développement de thérapies innovantes, ou la mise en place des dépistages de masse. Cependant, cette réduction s’est accompagnée d’une forte augmentation de la morbi-mortalité cardiovasculaire. En outre, le pronostic cardiovasculaire a même dépassé le pronostic oncologique pour tout un groupe de cancers. Tel est le cas des cancers localisés du sein et de la prostate, qui représentent déjà tout deux environ 20% des cancers en France. Cette réalité s’explique par l’existence de facteurs de risques communs entres maladies cardiovasculaires et cancéreuses, mais aussi par la conséquence des effets indésirables cardiovasculaires liés aux traitements du cancer. Même pour les patients atteints d’une maladie avancée, la prise en charge des maladies cardiovasculaires revêt une importance particulière. En effet, les comorbidités et les complications cardiovasculaires limitent l’emploi de l’arsenal thérapeutique, ce qui se traduit par une perte de chance pour le patient, en l’absence d’une intervention et d’un suivi spécialisé. Plus encore, la recherche dans ce domaine est toute balbutiante, et des progrès importants demeurent nécessaires.

Or, cardiologues et oncologues sont peu sensibilisés à cette problématique. L’interface entre ces deux spécialités reste archaïque, pour ne pas dire quasi inexistante dans la plupart des centres hospitaliers, en France comme dans le monde.

C’est pour faire face à cet état de fait que l’unité d’Onco-Cardiologie a été créée en octobre 2020, au sein du centre d’investigation clinique de la Pitié-Salpêtrière. Indissociable de la recherche, cette structure a pour ambition de prévenir et traiter les pathologies cardiovasculaires touchant les patients atteints de cancer, qu’elles soient la conséquence d’un traitement anticancéreux ou non. Ainsi, tous les médecins de cette structure sont aussi des chercheurs qui s’intègrent dans un réseau d’études international. Ce réseau a pour dessein l’amélioration de l’état des connaissances et faire profiter aux patients des dernières avancées scientifiques. Cette structure a gagné une réputation à l’échelle mondiale pour le diagnostic et le dépistage des myocardites et myosites (atteinte inflammatoire du cœur et des muscles) induites par l’immunothérapie. Cette expertise s’est concrétisée par de nombreuses publications scientifiques et notamment par l’élaboration d’un protocole de traitement innovant. Dans ce travail, la mortalité liée à cette redoutable complication a été réduite à 3% (contre environ 60%).

Cependant, bien d’autres projets doivent poursuivre leur développement pour répondre à d’autres problématiques. Nous pouvons citer exemples :

  • La prévention et le traitement de l’insuffisance cardiaque induite par les anthracyclines, les anti-HER2 (Trastuzuamb) ou certaines thérapies orales (Osimertinib, Imatinib, Dasatinib, Nilotinib, Ponatinib, Carfilzomib etc.).
  • La prévention et le traitement des hypertensions artérielles induites par certains anticancéreux (Bevacizumab, Lenvatinib, Axitinib, Cabozantinib, Vandetanib, Sunitinib etc.).
  • La prévention et le traitement des complications rythmologiques de certaines thérapeutiques (hormonothérapie, Ribociclib etc.)
  • La prévention et le traitement des arythmies induites par les inhibiteurs de BTK utilisés dans le traitement des hémopathies lymphoïdes (Ibrutinib, Acalabrutinib, Zanubrutinib, Pirtobrutinib etc.).
  • La prévention et le traitement des complications vasculaires spécifiques à certains traitements du cancer (5FU, Nilotinib, Ponatinib, immunothérapie)
  • La prévention et la prise en charge des complications cardiovasculaires de l’ « Après cancer ».

 

En définitive, l’Onco-Cardiologie est une unité à la pointe de la recherche biomédicale, et celle-ci fait face à des défis toujours plus nombreux.

Contact

Accueil et prise de rendez-vous
01 84 82 71 40

FAX
01 42 17 85 32

Mail 
cs-cardio-onco.pharmacologie-psl@aphp.fr

Localisation
Bâtiment Antonin Gosset,
RdC au sein du Centre d’Investigation Clinique CIC Paris-Est

Les prises en charge

La prévention et le traitement de l’insuffisance cardiaque induites par certains anti-cancéreux. L’insuffisance cardiaque correspond à une perte de force du muscle cardiaque. L’essoufflement ou les œdèmes des jambes sont deux symptômes classiques de l’insuffisance cardiaque.

La prévention et le traitement des hypertensions artérielles induites par certains anticancéreux. L’hypertension artérielle est le premier facteur de risque cardiovasculaire. Si celle-ci n’est pas contrôlée, elle accélère le vieillissement du cœur et des vaisseaux, augmentant le risque d’infarctus et d’accident vasculaire cérébral.

La prévention et le traitement des complications rythmologiques de certains anticancéreux. Dans certains contextes, quelques anticancéreux peuvent conduire à des syncopes ou des arrêts cardiaques. Même si ce risque est faible, il est possible de le prévenir avec une surveillance appropriée.

La prévention et le traitement des arythmies induites par certains anticancéreux. L’arythmie cardiaque (battements du cœur irréguliers et rapide) peut causer de l’essoufflement et des accidents vasculaires cérébraux. Le dépistage et le traitement des arythmies font partie intégrante de la surveillance de plusieurs anticancéreux.

La prévention et le traitement des complications vasculaires spécifiques à certains traitements du cancer. Dans la majorité des cas, il s’agit d’un bouchon au niveau des artères ou des veines. Ces complications vasculaires comprennent l’infarctus, l’accident vasculaire cérébral, la phlébite et l’embolie pulmonaire.

La prévention et la prise en charge des complications cardiovasculaires de l’ « Après cancer ».