CP – 19/09/2019 – Etude comparative sur sept ans des complications liées à une sleeve gastrectomie ou à un bypass gastrique

CP – 19/09/2019 – Etude comparative sur sept ans des complications liées à une sleeve gastrectomie ou à un bypass gastrique

Une équipe de la Cnam, du centre hospitalo-universitaire régional de Brest, de l’AP-HP (hôpitaux européen Georges-Pompidou, Bichat et Pitié-Salpêtrière), de l’Université de Paris et de Sorbonne université, a mené une étude sur les complications sur sept ans liées à une chirurgie bariatrique (bypass gastrique ou sleeve gastrectomie). Ces travaux ont été publiés le 2 août 2019 dans la revue The Lancet Diabetes & Endocrinology.

La chirurgie bariatrique s’est développée de façon importante dans le monde et spécialement en France* ces dernières années avec plus de 55 000 interventions par an. Actuellement, le taux de mortalité précoce est très faible. La sleeve gastrectomie et le bypass gastrique sont des techniques chirurgicales qui ont pour objectif de réduire le volume de l’estomac pour la première et d’y associer une modification du circuit alimentaire pour la deuxième. Les complications directement imputables à ces techniques ne sont aujourd’hui pas connues sur le long terme.

Une équipe de la Cnam, du centre hospitalo-universitaire régional de Brest, de l’AP-HP (hôpitaux européen Georges-Pompidou, Bichat et Pitié-Salpêtrière), de l’Université de Paris et de Sorbonne université, a évalué, sur une période de sept ans, les complications de différentes techniques de chirurgie bariatrique.

Cette étude rétrospective nationale repose sur une analyse exhaustive des données du système national des données de santé (SNDS) géré par la Cnam. Elle a inclus du 1er janvier au 31 décembre 2009 :

> 8966 patients en situation d’obésité et ayant bénéficié d’une chirurgie bariatrique en 2009(4955 avaient ont été opérés d’un bypass gastrique et 4011 d’une sleeve gastrectomie) ;

> 8966 patients, en situation d’obésité avec un indice de masse corporelle (IMC) pondéré similaire au 1er groupe mais n’ayant pas bénéficié de chirurgie bariatrique. Ils appartiennent au groupe contrôle de l’étude.

Ces patients ont été suivis sur sept ans afin d’identifier un éventuel risque d’hospitalisation pour une liste précise de complications (chirurgicale, gastroentérologique, nutritionnel ou psychiatrique). Leurs données de santé ont été analysées conjointement aux données de morbidité et d’hospitalisations ultérieures.

Les résultats ont montré que la mortalité à long terme était moins importante dans le groupe de patients en situation d’obésité et ayant bénéficié d’une chirurgie bariatrique que dans le groupe contrôle de patients en situation d’obésité qui n’en ont pas bénéficié.

Toutefois les risques ci-dessous ont été identifiés pour le groupe de patients ayant bénéficié d’une chirurgie bariatrique :

> un risque doublé de complication amenant à une nouvelle intervention de chirurgie digestive (occlusion, ulcère hémorragique ou perforée, hernies pariétales..).

> un risque de carences nutritionnelles (essentiellement carence martiale et dénutrition) nécessitant une hospitalisation multiplié par 2 à 5 en fonction du type d’opération ;

Par ailleurs, les résultats de l’étude n’ont par ailleurs pas montré d’association significative entre chirurgie bariatrique et troubles psychiatriques, excepté pour le groupe de patients ayant bénéficié d’un bypass gastrique pour lequel le risque d’addiction à l’alcool est quasiment le double de celui du groupe témoin.

Cette étude met ainsi en évidence une mortalité à sept ans moins élevée chez les patients opérés d’une chirurgie bariatrique par rapport au groupe de patients témoins. Elle souligne toutefois dans ce groupe de patients un risque plus élevé d’hospitalisation pour des complications.

Elle rappelle aussi l’importance d’un suivi organisé des patients ayant bénéficié d’une chirurgie bariatrique, notamment au sein des Centres spécialisés obésité (CSO).

*Rapport de l’IGAS « Situation de la chirurgie de l’obésité » – Dr J.Emmanuelli, V.Maymil, P.Naves (IGAS), avec le concours de C-T.Thuong, interne en santé publique http://www.igas.gouv.fr/spip.php?article704

Sources :

Long-term adverse events after sleeve gastrectomy or gastric bypass : a 7-year nationwide, observational, population-based cohort study

Jérémie Thereaux, Thomas Lesuffleur, Sébastien Czernichow, Arnaud Basdevant, Simon Msika, David Nocca, Bertrand Millat, Anne Fagot-Campagna

Published OnlineAugust 2, 2019 http://dx.doi.org/10.1016/ S2213-8587(19)30191-3

A propos de l’AP-HP : Premier centre hospitalier et universitaire (CHU) d’Europe, l’AP-HP et ses 39 hôpitaux sont organisés en six groupements hospitalo-universitaires (AP-HP. Centre – Université de Paris ; AP-HP. Sorbonne Université ; AP-HP. Nord – Université de Paris ; AP-HP. Université Paris Saclay ; AP-HP. Hôpitaux Universitaires Henri Mondor et AP-HP. Hôpitaux Universitaires Paris Seine-Saint-Denis) et s’articulent autour de cinq universités franciliennes. Etroitement liée aux grands organismes de recherche, l’AP-HP compte trois instituts hospitalo-universitaires d’envergure mondiale (ICM, ICAN, IMAGINE) et le plus grand entrepôt de données de santé (EDS) français. Acteur majeur de la recherche appliquée et de l’innovation en santé, l’AP-HP détient un portefeuille de 650 brevets actifs, ses cliniciens chercheurs signent chaque année près de 9000 publications scientifiques et plus de 4000 projets de recherche sont aujourd’hui en cours de développement, tous promoteurs confondus. L’AP-HP a également créé en 2015 la Fondation de l’AP-HP pour la Recherche afin de soutenir la recherche biomédicale et en santé menée dans l’ensemble de ses hôpitaux. http://www.aphp.fr    

A propos de l’Assurance Maladie : Depuis plus de 70 ans, l’Assurance Maladie joue un rôle majeur au service de la solidarité nationale en assurant la gestion des branches Maladie et Accidents du travail et Maladies professionnelles du régime général de la Sécurité sociale. Afin de pouvoir protéger durablement la santé de chacun, à chaque étape de la vie, elle agit en proximité auprès de l’ensemble des acteurs, assurés, professionnels de santé, entreprises, institutionnels… et crée les conditions pour assurer collectivement la pérennité du système. Acteur pivot du système, elle œuvre au quotidien pour garantir l’accès universel aux droits et permettre l’accès aux soins, pour accompagner chaque assuré dans la préservation de sa santé et pour améliorer en permanence l’efficacité du système. Elle s’appuie pour cela sur l’expertise de ses plus de 80 000 collaborateurs, répartis sur l’ensemble du territoire au sein de la Caisse nationale et des 102 caisses primaires d’assurance maladie, des 20 directions régionales du Service médical, des quatre caisses générales de sécurité sociale (CGSS) et de la caisse de sécurité sociale (CSS) dans le cas de Mayotte, des 16 caisses d’assurance retraite et de la santé au travail (Carsat) et des 13 unions de gestion des établissements de caisse d’Assurance Maladie (Ugecam) qui partagent le même mot d’ordre au service de la santé de tous : AGIR ENSEMBLE, PROTEGER CHACUN

A propos du Centre hospitalo-universitaire régional de Brest : Le CHRU de Brest se positionne comme le premier acteur de santé de Bretagne occidentale, avec 7 974 agents répartis sur 9 sites. Il propose une offre de soins très complète en médecine, chirurgie, cancérologie… et de nombreuses spécialités comme la psychiatrie, la gériatrie, ou encore la pédiatrie et la gynécologie. En 2018, les professionnels du CHRU ont accueilli plus de 413 000 personnes en consultation, enregistré plus de 94 500 passages aux urgences et réalisé plus de 25 800 interventions au bloc opératoire. Grâce au développement de partenariats avec d’autres établissements, et notamment le travail à temps partagé, le CHRU propose une offre de soins sur tout le territoire. En tant qu’établissement universitaire, le CHRU mène également une politique très active en matière de formation et de recherche, avec des équipes labellisées. 

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Sorbonne Université, née de la fusion des universités Paris-Sorbonne et Pierre et Marie Curie, est une université pluridisciplinaire de recherche intensive de rang mondial. Sorbonne Université couvre tout l’éventail disciplinaire des lettres, de la médecine et des sciences. Ancrée au cœur de Paris, présente en région, elle est engagée pour la réussite de ses étudiants et s’attache à répondre aux enjeux scientifiques du 21e siècle et à transmettre les connaissances issues de ses laboratoires et de ses équipes de recherche à la société toute entière. Grâce à ses près de 55 000 étudiants, 6 700 enseignants-chercheurs et chercheurs et 4 900 personnels administratifs et techniques qui la font vivre au quotidien, Sorbonne Université se veut diverse, créatrice, innovante et ouverte sur le monde. Avec le Museum National d’Histoire Naturelle, l’Université de Technologie de Compiègne, l’INSEAD, le Pôle Supérieur Paris Boulogne Billancourt et le CIEP, elle forme l’Alliance Sorbonne Université. La diversité des membres de l’Alliance Sorbonne Université favorise une approche globale de l’enseignement et de la recherche. Elle promeut l’accès de tous au savoir et développe de nombreux programmes et projets communs en formation initiale, continue et tout au long de la vie dans toutes les disciplines.

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