Les traitements du syndrome des anti-phospholipides

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LUPUS SYSTÉMIQUE & SYNDROME DES ANTIPHOSPHOLIPIDES

LES TRAITEMENTS DU SYNDROME DES ANTI-PHOSPHOLIPIDES

L’objectif principal du traitement est d’éviter la récidive des thromboses ou des complications obstétricales, manifestations liées à des troubles de la coagulation du sang et à la formation de caillots.

Il repose donc sur les anti-coagulants : anti-vitamine K et héparine, et les anti-agrégants plaquettaires : ASPIRINE à « faible » dose.

Ces traitements doivent être poursuivis de manière très prolongée, car le risque de récidive de thrombose est élevé sans traitement.

L’autre élément essentiel de la prise en charge du SAPL est de limiter le risque de déséquilibre du traitement anticoagulant (arrêt du traitement, sous dosage du traitement, intéraction avec certains médicaments), notamment dans les situations à risque : relai des AVK par l’héparine, intervention chirurgicale, grossesse.

Le syndrome des anti-phospholipides avec thrombose(s)

– En cas d’antécédent de thrombose veineuse (phlébite, embolie pulmonaire) :

Le traitement anticoagulant doit être parfaitement équilibré, c’est-à-dire être maintenu à une dose optimale pour anticoaguler (fluidifier) à dose efficace le sang.

  • Les traitements anticoagulants oraux : anti-vitamine K (AVK): COUMADINE©, PREVISCAN©, SINTROM©
  • Les héparines : HBPM – héparine de bas poids moléculaire : LOVENOX©, INNOHEP©.

Il existe des dosages sanguins : l’INR pour les anti-vitamine K, l’héparinémie ou l’activité anti-Xa pour l’héparine, qui permettent de vérifier que la dose du traitement est adaptée.

Le plus souvent l’objectif de taux d’INR est entre 2 et 3.

Le principal effet indésirable possible du traitement anti-coagulant est le risque de saignement (hématomes, saignements de nez,..) si celui-ci est surdosé (le sang est un peu trop fluidifié).

La surveillance régulière de l’INR (sous AVK) ou la réalisation d’un contrôle de l’INR immédiatement si besoin permet de rééquilibrer le traitement et d’ajuster au mieux la dose.

– En cas d’antécédent de thrombose artérielle : en fonction du type de thrombose, un traitement par ASPIRINE : ASPEGIC 100 mg©, ASPIRINE protect 100 mg©par jour, ou parfois un traitement anticoagulant par AVK : COUMADINE©, PREVISCAN©, SINTROM© est prescrit.

– En cas d’antécédent de thrombose veineuse, le port de bas de contention veineuse des membres inférieurs est indiqué.

– La prévention des facteurs de risque cardiovasculaire (contrôle d’une hypertension artérielle, équilibre d’un diabète, arrêt du tabac, exercice physique,…) est également recommandée.

rq : les « nouveaux anti coagulants » n’ont pas d’indication dans le SAPL actuellement, aucune étude n’ayant démontré leur efficacité pour éviter la survenue de nouvelles thromboses.

Le syndrome des anti-phospholipides obstétrical

En cas d’antécédent de complication obstétricale, un traitement par ASPIRINE 100 mg par jour au long cours est prescrit.

Durant la grossesse :

Les anti-vitamine K (AVK) : PREVISCAN©, COUMADINE©, SINTROM© sont contre-indiqués pendant la grossesse.

Ils doivent être relayés dès le diagnostic de grossesse par de l’héparine HBPM : LOVENOX©, INNOHEP©, ou l’héparine HNF : CALCIPARINE©en injections sous-cutanées.

L’aspirine à la dose de 100 mg par jour est ajoutée.

cf : SAPL et grossesse 

Le syndrome des anti-phospholipides associé au lupus systémique

Le traitement repose, comme pour le SAPL primaire, sur les anti-coagulants et/ou anti-agrégants plaquettaires.

Ils s’associe aux traitements du lupus systémiques: PLAQUENIL©, corticoïdes, immunosuppresseurs.

Le syndrome catastrophique des anti-phospholipides

Une hospitalisation en unité de surveillance et soins intensifs est le plus souvent nécessaire.

Le traitement anticoagulant doit être strictement équilibré, parfois l’héparine est administrée en perfusion continue.

Les corticoïdes à forte dose, initialement en perfusion, sont prescrits.

Des traitements immunosuppresseurs puissants (ENDOXAN©, RITUXIMAB©, ECULIZUMAB©), des échanges plasmatiques, des immunoglobulines IV sont également discutés en fonction de chaque patient.

La biologie anti-phospholipide isolée

En cas de biologie anti-phospholipide isolée (c’est à dire de marqueurs : anticorps et/ou anticoagulant circulant positifs dans la prise de sang, sans symptôme ou antécédent de manifestation clinique liée au SAPL), on prescrit un traitement par ASPIRINE au long cours pour prévenir l’apparition d’une thrombose.

Le traitement du syndrome des anti-phospholipides, dont l’objectif est essentiellement de diminuer le risque de récidive ou de premier épisode de thrombose, repose sur les traitements anticoagulants (AVK, héparine) et/ou anti-agrégants plaquettaires (aspirine) au long cours.

Le traitement anticoagulant doit être surveillé régulièrement et équilibré pour éviter les sous- et sur-dosages.