PROJET DE RECHERCHE LUPUS et INTERFERONS
Chez les patients lupiques, on trouve en quantité excessive des molécules inflammatoires appelées interférons.
Ces molécules servent habituellement à « interférer » contre les infections virales, c’est-à-dire à les combattre. Les interférons agissent sur toutes les cellules de l’organisme pour activer le système immunitaire et induire l’inflammation. Dans le lupus, cette activation excessive et permanent, devient délétère et aboutit à l’inflammation retrouvée dans cette maladie. Les interférons sont une famille d’environ 15 membres différents les uns des autres : les interférons-alpha (13 molécules différentes), l’interféron-beta et l’interféron-gamma.
De nombreux médicaments bloquant les interférons sont en développement pour traiter le lupus systémique mais l’efficacité de ces traitements a pour l’instant été limitée par le fait que l’identité des interférons impliqués dans le lupus n’est pas connue. Cette donnée manquante est néanmoins indispensable car il n’existe actuellement aucun traitement capable de bloquer l’ensemble des 15 interférons.
Dans notre service, nous étudions les interférons dans le Lupus systémique depuis de nombreuses années et le développement récent de deux nouvelles technologies peut nous aider à caractériser précisément les interférons impliqués dans le lupus. Cette découverte permettra d’utiliser au mieux les nouveaux traitements pour cibler les interférons, augmenter leur efficacité et diminuer ainsi leurs effets secondaires.
Le Docteur Alexis Mathian et Clara Mellot étudient le Lupus systémique et les interférons dans notre centre de recherche.
L’objectif de leur travail est de caractériser les 13 interférons-alpha produits chez les patients suivis pour un lupus systémique à partir de prélèvements sanguins réalisés au cours du suivi de la maladie et lors des poussées, puis l’interféron-beta et gamma seront dosés, ce grâce à deux techniques innovantes (la PCR microfluidique et l’ELISA digital). Les données médicales liées au lupus seront analysées (manifestation de la maladie, traitement…).
Les prochains traitements du lupus systémique devront cibler principalement les interférons qui auront été identifiés. Les perspectives de ce projet sont d’identifier les cellules responsables de la sécrétion des interférons; ceci permettra de cibler la source de la production à arrêter pour traiter les malades. Ce travail se déroule sur 6 à 12 mois.