Unité d’Otologie, implants auditifs et chirurgie de la base du crâne

Unité d’Otologie, implants auditifs et chirurgie de la base du crâne

Responsable de l’Unité : Professeur Olivier STERKERS

L’unité d’Otologie, Implants Auditifs et Chirurgie de la base du crâne est le Centre Référent Ile de France pour l’implant cochléaire chez l’adulte et les Implants auditifs du tronc cérébral, avec plus de 200 implantations par an. L’unité est également Centre Associé Maladies Rares pour les surdités génétiques de l’adulte et la Neurofibromatose de type 2 et suit une cohorte de plus de 1000 patients présentant un schwannome vestibulaire. L’activité chirurgicale et de recherche clinique est centrée l’otologie, la surdité, les vertiges et les tumeurs de la base du crâne. Le Professeur Olivier Sterkers dirige en collaboration avec le Dr Yann NGUYEN l’Unité INSERM UMR-S 1159 « Réhabilitation chirurgicale mini-invasive et robotisée de l’audition » (Sorbonne Universités, Université Pierre et Marie Curie Paris 6). 

L’implant cochléaire permet la réhabilitation auditive des patients présentant une surdité de perception bilatérale sévère à profonde, acquise après l’apprentissage de la parole, et qui obtiennent un bénéfice insuffisant des prothèses auditives conventionnelles. Les patients qui gardent une perception auditive sur les fréquences graves, mais ont une mauvaise compréhension de la parole malgré des prothèses auditives adaptées, peuvent également bénéficier de cette technologie. Il n’y a pas de limite d’âge supérieur à l’implantation et celle-ci peut être parfois bilatérale. A la différence de la prothèse auditive qui amplifie les sons, l’implant cochléaire transforme le signal acoustique en un signal électrique qui stimule directement les fibres nerveuses grâce à une électrode implantée dans la cochlée. Cette électrode placée dans la cochlée est connectée à une partie interne placée sous la peau et le muscle temporal, mise en place chirurgicalement. Le processeur externe contenant le microphone, les batteries et le microprocesseur communique avec la partie interne à travers la peau par un aimant. La chirurgie, d’une durée d’1 heure 30 à 2 heures est réalisée sous anesthésie générale et peut se faire en ambulatoire si le patient n’a pas de comorbidité, est accompagné et habite à moins de 50 km de l’hôpital.

L’implantation est décidée au terme d’un bilan multidisciplinaire comportant une consultation médicale avec l’ORL du centre référent, un bilan auditif et orthophonique, un bilan de l’équilibre, un entretien avec la psychologue, un scanner et une IRM de l’oreille et une consultation d’anesthésie. Selon le contexte, une consultation génétique sur La Pitié-Salpétrière pourra être proposée. Une rencontre avec une personne implantée est proposée, grâce aux associations des patients implantés cochléaires qui tiennent des permanences dans le service. Deux à trois semaines après l’implantation débutent les réglages réalisés 8 jours, 15 jours et 1 mois après l’activation du processeur, puis qui s’espacent. Ces réglages s’accompagnent d’une évaluation régulière des performances. Les patients reviennent ensuite tous les ans pour un suivi médical, un réglage et une évaluation des compétences. Une rééducation orthophonique est réalisée en parallèle à proximité du domicile, afin que le patient travaille sa communication grâce à l’implant (2 séances/semaine). L’acte chirurgical, l’implant et processeur (environ 23 000 €), le bilan et le suivi sont pris en charge par la Sécurité Sociale.

Chez l’adulte, les performances auditives progressent très rapidement au cours des 6 premiers mois. Six mois après l’implantation, on constate une amélioration très importante de l’intelligibilité de la parole dans le silence et dans le bruit, permettant le plus souvent aux patients de continuer leur activité professionnelle et de reprendre des activités sociales. Plus de deux-tiers des patients peuvent utiliser le téléphone. La qualité de vie est également améliorée de façon très significative quel que soit l’âge des patients. Les situations très bruyantes (restaurant, cocktails…) et l’écoute de la musique restent difficiles pour beaucoup de patients. Enfin, dans une étude récente coordonnée par le service, nous avons montré que l’implantation cochléaire en diminuant la fatigabilité pour communiquer et en augmentant les interactions sociales permettait de freiner le déclin cognitif chez le sujet de plus de 65 ans.

Au total, l’implantation cochléaire permet de sortir les patients du handicap de la surdité, et ainsi de maintenir une activité professionnelle et des interactions sociales. Chez le sujet âgé, il permet au patient de garder une autonomie, d’éviter l’isolement et d’améliorer les fonctions cognitives. Les progrès technologiques permettent désormais d’implanter non seulement les surdités totales mais également des surdités sévères avec une audition résiduelle sur les fréquences graves, mais un bénéfice insuffisant des prothèses auditives. Un bilan initial est réalisé pour faire le bilan de la surdité, évaluer les possibilités de réhabilitation auditive par l’implant cochléaire ou par un autre type d’implant ou d’appareillage audio-prothétique et, expliquer en détail l’implant, son fonctionnement et la prise en charge. Le Centre Référent de la Pitié-Salpétrière est le seul centre d’implantation pour l’Ile de France chez l’adulte. C’est le plus gros centre français d’implantation cochléaire avec 213 implantations cochléaires réalisées en 2016 chez l’adulte. En 2016, environ 1400 implantations cochléaires ont été répertoriées en France dont 60% chez l’adulte.

Pour prendre rendez-vous : centre.implant-auditif.psl@aphp.fr